Wagner préparera encore de mystérieuses potions magiques, à la manière du romantisme noir, qui promet poison, fantôme et plaisir. Le balancier s'est inversé après 1800, l'ange de la raison a été suivi par le diable des désirs. On n'oubliera pas les représentations du diable du poète et peintre William Blake ou les traductions d'Edgar Allen Poe par Charles Baudelaire. Carl Maria von Weber s'est inspiré des gorges du loup près de Baden-Baden pour sa scène du diable dans le "Freischütz" et Hector Berlioz, grand ami de Weber et de Baden-Baden, a placé le diable dans sa "Symphonie fantastique". C'est au prince de l'enfer qu'appartient son final avec cloches, messe noire et danse des sorcières. Une valse parisienne, également en vogue à l'époque sur l'Oos, se retrouve dans le deuxième mouvement. Le compositeur a repris la mélodie lyrique principale, image musicale de la bien-aimée inaccessible, de sa cantate "Herminie". Un réseau de références dans lequel on peut se laisser tomber, tendu au-dessus des abîmes qui donnent du piment au quotidien.