Du pain et des jeux
C'est l'un de ces concerts à l'effet "waouh". La violoniste coréenne Bomsori Kim y associe des chefs-d'œuvre de Sibelius et de Debussy à des musiques considérées comme injouables à l'époque de leur création et qui, aujourd'hui encore, retiennent le souffle des auditeurs. Certaines de ces œuvres sont teintées de mélodies orientales, ce qui est particulièrement vrai pour l'œuvre la plus géniale du concert : la sonate de Debussy, dernière pièce du compositeur déjà mourant, qui fusionne en elle l'espagnol, le français et le jazz. L'auditeur se retrouve tantôt dans la Grenade nocturne, tantôt dans un trésor chinois. Un Szymanowski ou un Debussy étaient comme des éponges qui absorbaient sans censure les influences extérieures. Leur art était à la fois libre, puriste et lascif, tout était possible et tout se combinait avec tout.
Pour s'envoler, il faut avoir les pieds sur terre Le stress mental et physique est élevé dans la vie d'un musicien. La violoniste coréenne Bomsori Kim y fait face en pratiquant les arts martiaux. Elle pratique le tai-chi depuis son enfance. Ce sport implique la méditation et le contrôle du corps, des aspects qui sont bénéfiques pour la pratique musicale. Lâcher prise signifie en effet pouvoir compter sur soi, notamment sur sa propre mémoire corporelle.