Vieux murs et nouveaux quartiers

Chaque ville du Bade-Wurtemberg raconte sa propre histoire. Tandis que certaines respirent le charme de la jeunesse, d'autres possèdent un riche héritage. Les neuf villes autonomes du Land ont toutes connu des périodes marquantes, que ce soit sur le plan architectural ou culturel, grâce à des idées visionnaires ou à des dons du ciel. Cela confère une grande diversité au sud de l'Allemagne. Mais les villes situées entre le Palatinat électoral et le Breisgau sont toutefois unies par leur volonté de préserver la tradition et de façonner l'avenir.

Le surnom de la ville, Mannheim² – Mannheim au carré, révèle ce qui a profondément marqué Mannheim jusqu'à ce jour. Lors de la pose de la première pierre en 1606, le prince-électeur Frédéric IV du Palatinat, fidèle aux idéaux de la Renaissance, utilisa le modèle de l'échiquier, un principe d'aménagement urbain ancien déjà employé par les Grecs. Aujourd'hui encore, les 144 carrés ont des adresses, telles que E4, 6, qui suivent rigoureusement le paysage urbain rationnel. Le palais adjacent s'en inspire encore de par sa forme, bien qu’il ait suivi sa propre voie pour répondre à un nouvel esprit du temps. Le deuxième plus grand ensemble baroque d'Europe parachève dans toute sa splendeur la ville nouvelle de Mannheim.

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Heidelberg est, certes, romantique avec son château en ruines qui domine majestueusement le Neckar et le long duquel s'étend la vieille ville idyllique, mais elle accueille aussi un centre scientifique majeur. C’est ici que fut fondée en 1386 la première université d’Allemagne avec des échanges universitaires cultivés à travers les siècles. Dans la ville ferroviaire orientée vers la recherche, construite sur le site de l'ancienne gare de marchandises, la science trouve un nouveau foyer. À partir de l'an prochain, le « Heidelberg Congress Center » accueillera des conférences innovatrices. Sous la devise « Réunions modernes, célébrations romantiques », la vénérable Stadthalle vous accueille en outre pour des réceptions nocturnes en plein cœur de la ville.

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Quelque 500 hectares de vignobles, soit l'équivalent de 700 terrains de football, caractérisent le paysage urbain de Heilbronn. Du vin était déjà cultivé dans cette ville sur le Neckar il y a 1250 ans, ce qui lui valut le titre de plus ancienne ville viticole du Wurtemberg. Suffisamment de temps pour que les vignes envahissent Heilbronn et en fassent le centre de la viticulture du Wurtemberg. De nombreuses fêtes du vin, dont le village du vin qui propose 400 vins différents pendant dix jours, invitent à la dégustation tout au long de l'année. Vous pouvez, bien évidemment, profiter de visites guidées thématiques de la ville et de randonnées viticoles : le prochain vignoble n’est pas loin.

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Le « K » de Karlsruhe est synonyme de « Kreation ». La ville est née en 1715 de la vision de celui qui lui a donné son nom, le margrave Karl Wilhelm von Baden-Durlach, qui souhaitait construire une « ville ouverte quant à son aménagement et à son esprit ». Cette ville au plan en éventail a jusqu’ici conservé son esprit d'ouverture et s'est fait un nom sur la scène artistique et culturelle mondiale. Son Centre pour l'art et des médias compte parmi les institutions culturelles les plus importantes au monde. En 2019, Karlsruhe a rejoint en tant que « ville créative des arts médiatiques » le « Réseau des villes créatives » de l'UNESCO, dont les membres s'engagent en faveur de la culture dans l’aménagement urbain. Le quartier « Alter Schlachthof », où un nouvel espace de travail inspirant a été créé au fil des ans pour les acteurs culturels et les créateurs, en est une illustration.

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Pforzheim est l'une des villes les plus anciennes du Bade-Wurtemberg actuel. Son nom historique « Portus » fait référence à l'origine de la colonie fondée par les Romains vers 90 ap. J.-C. : un gué sur la rivière Enz permit au camp de légionnaires de Strasbourg de poursuivre sa route vers le Limes de Cannstatt. On peut aujourd’hui admirer des découvertes de l’époque dans le musée archéologique de Pforzheim. Le domaine « Villa Rustica » est considéré comme l'un des sites romains les mieux préservés du Bade. La « voie romaine » récemment aménagée conduit au site et permet d’en savoir plus sur le passé romain de la ville.

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Malgré tous les changements dans le paysage urbain, on trouve aujourd'hui encore des traces de l'ancien Stuttgart dans le centre. La Schillerplatz est, par exemple, l'une des plus importantes places historiques de la ville. Il y a environ 1000 ans, une partie du haras de chevaux « Stutengarten », qui a donné son nom à la ville, y avait élu domicile. Au XVIe siècle, l'un des premiers complexes résidentiels de Stuttgart est devenu une place représentative pour l'ancien château adjacent. Depuis 1839, le premier monument Schiller d'Allemagne veille sur le site médiéval. Aujourd’hui encore, le poète continue à surveiller l'agitation des marchés hebdomadaires et de Noël, ainsi que le village du vin tous les ans. 

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Son double nom en dit long : à Baden-Baden, on profite d’une « good-good life ». L'héritage de cette ville thermale et balnéaire est, en effet, si marquant qu'elle est depuis l’an dernier inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en tant que « station thermale importante d’Europe ». Les origines de cette distinction sont très anciennes : il y a 2000 ans, les Romains appréciaient déjà les vertus curatives des douze sources thermales d' « Aquae ». Avec l'épanouissement de la culture thermale européenne, Baden-Baden s'est développée à partir du XVIIIe siècle pour devenir une ville mondialement connue et la capitale estivale de l'Europe. Le Friedrichsbad, le casino ou le Festspielhaus – le plus grand opéra d'Allemagne – attirent aujourd'hui encore un public international vers l'Oos. Aucune autre métropole n’occupe un espace aussi restreint.

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Ulm se déchaîne une fois par an. Le jour du Schwörmontag [lundi du serment], les citoyennes et citoyens se rassemblent au Weinhof [cour du vin], dans le plus vieux quartier de la ville, devant le balcon de la Schwörhaus [maison du serment]. Là, le maire de la ville rend des comptes et promet solennellement de « défendre de manière égale les riches et les pauvres ». Ce serment constitutionnel remonte aux luttes de pouvoir entre patriciens et guildes au XIVe siècle. Le maire – toujours un patricien – promettait un traitement égal. Une fois le serment prêté, toute la ville fait la fête, notamment à la célèbre « Nabada » [grande parade nautique] sur le Danube. La tradition du Schwörtag est inscrite depuis 2021 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

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Fribourg est de plus en plus verte. Avec l’opposition à la construction de la centrale nucléaire de Wyhl dans les années 1970, une pensée écologique s'est développée à Fribourg, que l'on retrouve aujourd'hui encore dans de nombreuses initiatives, bâtiments et fondations. En 2010, l'association allemande de défense de l’environnement Deutsche Umwelthilfe a même nommé cette « ville verte » « capitale fédérale de la protection du climat ». Ceux qui visitent la grande ville la plus méridionale d'Allemagne peuvent se laisser guider vers les points chauds du développement durable. Par exemple dans le quartier Vauban, créé à la fin des années 1990 et considéré comme un projet modèle d’aménagement urbain durable orienté vers des objectifs écologiques. On peut même passer des nuitées climatiquement neutres dans certains hôtels.

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